Une expérience haptonomique : Lili et Quentin
« Ha Lili est enceinte. Félicitations ! Vous allez faire de l’haptonomie ?
- Qu’est-ce que c’est l’haptonomie ?
- Ben tu poses les mains sur le ventre et puis le bébé vient, ou pas d’ailleurs, tu verras c’est bien »
Quelques mois plus tard, 17 décembre 1 heure 13, après 27 heures d’efforts nous avons réussi à
accoucher.
Nous ? Oui, nous. Parfaitement, complètement nous. Nous trois. La mère, le père et la fille.
Alors c’est sûr nous avons fait tout un tas de démarches, de préparations, de discussions, de lectures etc…
Mais ce qui nous a réunis, ce qui nous a permis de nous retrouver tous les trois ensemble pour des rendez-vous pas forcément longs, pas forcément ponctuels, c’est l’haptonomie. L’haptonomie avec des séances chez l’haptonome et puis celles chez nous.
Dans la pratique, nous, complets néophytes, ce n’est pas toujours spectaculaire ou même passionnant. Cela peut même parfois laisser assez froid.
Mais ce qui nous importait c’est de réfléchir et ressentir et surtout se retrouver ensemble. Au même moment, au même endroit, sur la même chose. Alors ensemble : la petite famille, et puis ensemble avec l’haptonome.
C’est bien ça une tierce personne. Et puis une tierce personne avec des propositions, c’est mieux. Parce qu’une grossesse, attendre un enfant, ce n’est pas rien et c’est loin d’être rose tous les jours. Parfois on se demande même si la couleur rose n’a jamais existé.
L’haptonomie, science de l’affectivité.
C’est un joli nom.
Cela nous a servi avant, pendant et après l’accouchement.
Vraiment. J’en témoigne.
Vraiment avant, vraiment pendant et vraiment après.
En quoi ? En écoute, en ouverture, en point de vue objectif, en soutien, en propositions concrètes d’actions, d’exercices, de manipulations, de massages, sur le confort de la mère, sur le voyage dans son propre corps, sur la compréhension de ce qu’elle ressent, sur le confort de l’enfant, sur la place du père, sur la connexion, l’écoute entre nous, sur la place de chacun. Comment aider l’autre ? Comment se faire aider, se laisser aider ? Comment communiquer avec l’autre, avec cet enfant déjà là dans nos vies ?
Nos séances d’haptonomie nous y ont aidés.
De toutes les préparations à l’accouchement et au fait d’avoir un enfant – de devenir parents, c’est la seule qui prenait en compte l’ensemble de la famille (l’ensemble des participants allais-je dire).
Témoignage d’homme : Il y aurait tout un chapitre à écrire sur la place de l’homme dans l’accompagnement aujourd’hui. Et ce n’est pas parce qu’on accepte les hommes dans les salles de travail qu’il y a un travail sur la place de l’homme. Il y a encore tout à faire.
L’haptonomie nous a permis de trouver une place à chacun et en particulier la mienne, celle d’homme. Et cela n’a pas été tant de la trouver que d’aménager celle qui était là et de la faire fleurir. Nous avons vécu un accouchement que l’on qualifie habituellement de long et difficile, ma femme m’a dit par la suite qu’elle n’aurait jamais pu vivre cet accouchement là si je n’avais pas été là. Je crois que c’est comment nous avons pu être là ensemble qui a fait que cela a été possible. Je crois que c’est grâce à ce que nous a apporté l’haptonome et l’haptonomie. Je suis sûr que c’est le plus beau compliment que ma femme m’ait fait.
Témoignage de Marilou :
Séduits par les
récits que nous avaient faits des amis de leur expérience, nous avons choisi un
accompagnement haptonomique avec Virginie Vandenbrouke pour ma seconde
grossesse, il y a six ans. Nous étions alors particulièrement sensibles à
l'aspect « mise en contact tactile du papa avec le bébé ». Au début,
j'étais plutôt sceptique mais qu'un de mes amis, si cérébral et cartésien, ait
été si enthousiaste, m'intriguait. Or, rapidement, je dus mettre mon
scepticisme de côté : notre fille venait bien à la rencontre de son père
de l'autre côté de ma peau et suivait sa main, partageait nos jeux de
bercements...
C'était mon
deuxième enfant ; pourtant, je ne m'étais pas rendu compte avant à quel
point c'est déjà une personne, qu'on a dans le ventre !
Enfin, le jour
J : deux heures de travail effectif, en comptant la demi-heure de voiture,
sans péridurale, enveloppée par le corps de mon homme au point que ce n'est pas
moi qui accouche, mais nous
(et bizarrement, c'est moins pénible à deux, cette affaire... vive les sports
d'équipe !) ; la sage-femme accepte que j'accouche assise (premier
accouchement : treize heures allongée sur le dos alors qu'il n'y avait pas
de nécessité médicale ; on ne m'y reprendra pas...) ; seule
complication, une fois remise de mes émotions : une faim de louve...
Autant dire qu'on était contents.
Mais l'haptonomie
ne s'arrêtait pas là : on apprit avec Virginie à tenir notre nouveau-né
dans le respect de son désir à elle (eh oui, même à un mois, un bébé a ses
désirs !), à lui épargner plein de désagréments auxquels on n'avait même
pas prêté attention auparavant (dans le bain, lors du change etc.), à être à
son écoute. Moi qui avais été élevée par des gens violents et autoritaires qui
n'avaient aucune idée de ce que c'est, être un sujet, de ce que c'est, le
respect de l'autre, j'entrais dans un monde nouveau où je pouvais faire des pas
de géant !
Si bien que
pour ma grossesse suivante, j'eus envie d'aller plus loin, notamment pour le « chemin
de naissance » de la nouvelle petite fille que je portais. On a donc
choisi de se concentrer sur l'haptonomie, et particulièrement sur la douleur et
les positions d'accouchement.
Le nouveau jour
J, nous avons été particulièrement chanceux : nous connaissions la
sage-femme de garde, elle avait assisté, dans le cadre de sa formation
personnelle, à nos séances d'haptonomie lors de ma seconde grossesse. Je suis
une grande douillette : les contractions devenant « sérieuses »,
j'ai décroché, impossible d'utiliser, consciemment du moins, tout le travail de
lutte contre la douleur effectué avec Virginie puis avec mon compagnon, le soir
à la maison. Mais celui-ci et la sage femme, tous deux bien rodés à l'haptonomie,
m'ont permis de remettre mon bébé dans la bonne position, de trouver la posture
idéale : sur les genoux de mon compagnon, les cuisses ouvertes par les
siennes, et hop deux belles poussées en criant (très) fort et voilà, bienvenue
Mademoiselle ! Bon, trois quarts d'heure de travail, on ne va pas se plaindre.
On m'aurait dit
il y a douze ans, après mon premier accouchement au terme de treize heures
pénibles, avec une péridurale qui m'avait laissée les jambes paralysées une
demi-journée et une dose de remarques subtiles (du genre « pas de tétées à
moins de deux heures d'intervalle », « ne câlinez pas trop votre
bébé, vous allez le rendre capricieux »...), que j'aurais deux autres
enfants en accouchant comme je l'ai fait, si vite et si bien, que je n'y aurais
pas cru !
De plus, une
grossesse, bien accompagnée, ça peut être l'occasion « d'avancer » dans
sa vie, vers ... un plus grand amour de soi. Voilà. Et j'espère bien retourner
voir Virginie non seulement pour ma troisième petite fille, mais pour moi, tout
simplement, comme je l'ai fait juste après la naissance pour reprendre contact
avec mon « giron », désormais vide.
Finalement,
l'haptonomie, c'est une autre manière d'aborder la vie. Je trouve qu'elle donne
tout son sens à la formule de la maternité de Pertuis : « bien naître
pour bien être »
Mais à quoi bon
témoigner : essayez !
Marilou,
mère de Méline (12 ans), Rachelle (5 ans) et Adèle (1 mois).
Témoignage
de Coline
L’Haptonomie
constitue pour nous un émerveillement, une intimité, un partage intense !
Nous avons
commencé l’haptonomie au 4ème mois de ma première grossesse. Nous
savions, depuis plusieurs années, que nous ferions un tel accompagnement, mais
nous ne nous doutions pas de la rencontre unique qui allait se produire avec
notre bébé.
Dès la
première rencontre avec Virginie, nous avons senti notre fille. Etrangement,
elle se blottissait dans le creux de la main de son père. S’ il l’invitait dans
l’autre main, je la sentais se déplacer vers cette invitation. Quel bonheur de
voir sur le visage de mon mari ses yeux qui cherchaient les miens et d’entendre
cette phrase que nous prononcions au début avec anxiété : « tu la
sens ? Toi aussi tu sens qu’elle se déplace ? » Lentement nous
avons pris contact avec notre fille. Ses déplacements, bien que légers, étaient
très rapides : elle se lovait tout de suite dans la main de son père. A la
fin de cette première heure de prise de contact, nous étions bouleversés car
nous ne nous attendions pas à rentrer si facilement en relation avec elle. Le
soir, mon mari a remis avec douceur sa main sur mon ventre en lui faisant
sentir tout son amour, toute sa disponibilité à l’accueillir et aussitôt elle a
manifesté sa présence.
Nous avons
rencontré Virginie tous les mois et à chaque fois, nous découvrions de
nouvelles sensations, de nouveaux jeux comme celui de la
« balançoire » (une fois le bébé blottit dans la main de son père, ce
dernier le balançait). Je me souviens que ma fille, demandait ce jeu avant
toute autre chose. Ensuite, elle est devenue trop grande pour pouvoir s’y
livrer. Notre enfant, grâce à l’haptonomie, a pu profiter de tout l’espace que
mon giron lui proposait.
Outre ces
contacts privilégiés et respectueux de notre fille, les séances d’haptonomie
nous ont permis aussi d’apprendre à me détendre et par conséquent à détendre
mon giron. En outre, je portais mon enfant très bas et Virginie nous a montré
comment l’inviter à monter plus haut.
Lors du 8ème
mois, l’accouchement approchant, nous avons appris à continuer d’accompagner
notre fille lors du passage difficile et douloureux que constitue un
accouchement. Tout simplement, oserais-je dire, lors des contractions, mon
mari, ses mains sur mon ventre, guidait notre fille vers le chemin de la
sortie. Comme toujours, nous n’étions pas dans la force mais dans un
accompagnement, dans une invitation constante mais aussi et surtout dans un
échange rassurant, enveloppant pour notre fille lui rappelant que dans ce
chemin nous étions là à son écoute, tout prés d’elle. En outre, ces
enroulements m’ont permis aussi de supporter avec plus de sérénité les
contractions et de ne pas me laisser envahir par la douleur.
Cependant
l’accouchement a été plus délicat que prévu du fait du mauvais positionnement
de notre enfant qui s’est retrouvée coincée dans mon bassin. Au bout de
plusieurs heures, nous avons téléphoné à Virginie qui est tout de suite venue
pour nous aider à trouver des positions adéquates, à nous rassurer sur nos
gestes. Grâce à Virginie, qui est restée avec nous pendant plus de 9h (sa
présence me rassurait et elle pouvait aussi prendre le relais de mon mari quand
la fatigue se faisait trop sentir) et aux sages femmes de la maternité de
Pertuis (C. et S. formée en haptonomie), j’ai pu éviter de justesse la
césarienne. L’haptonomie a été essentielle pour réaliser un accouchement que je
voulais le plus naturel possible. En outre, mon mari avait une part réellement
active dans ce processus et à la fin, il était autant courbattu que moi !
L’haptonomie
ne s’arrête pas à l’accompagnement de la grossesse et de l’accouchement, elle
est indispensable ensuite. En effet, nous avons appris à porter notre enfant
pour qu’il se sente toujours en sécurité, notamment en le maintenant par sa
base. Nous lui avons permis de prendre conscience au plus tôt de son corps.
Quelques séances, par la suite, nous ont révélés de nombreux jeux qui faisaient
le délice de notre fille. Très rapidement elle s’est sentie à l’aise dans son
corps et dans ses mouvements.
Je suis
actuellement enceinte de mon deuxième enfant. La relation particulière que nous
avions nouée grâce à la présence de Virginie, nous a conduits à vouloir
renouveler cette expérience. Nous ne nous doutions pas que ce nouvel
accompagnement allait se révéler aussi différent.
Nous avons commencé cette fois-ci à 3 mois de grossesse et tout
de suite nous avons senti les mouvements furtifs et délicats de notre
bébé : il réagissait déjà aux invitations de son père. A 4 mois, nous nous
sommes rendus compte qu’il ne se déplaçait pas de la même manière que sa sœur
et qu’il avait déjà ses propres particularités. En outre, ces séances nous ont
permis de prendre le temps nécessaire pour nous poser quelques instants avec
notre nouvel enfant. En effet, nous ne disposons pas du même temps que lors de
notre première grossesse. Très rapidement Virginie nous a suggéré d’inviter
notre bébé quand nous étions avec notre fille aînée âgée de 19 mois pour que le
bébé sente notre amour pour lui mais aussi pour qu’il prenne conscience de la
présence de sa grande sœur.
Il m’a fallu
subir une amniosynthèse. Contrairement à ce que j’aurais pu penser, l’haptonomie
m’a été d’un grand secours. Lors de l’intervention, j’ai pu inviter mon bébé à
se blottir du côté opposé à la piqûre et à se maintenir calme.
L’haptonomie,
au cours de mes deux grossesses, s’est révélée être une expérience unique
d’échange, d’amour, d’attention, d’écoute et de respect entre mon mari, moi-même
et notre enfant à naître. Ce témoignage ne permet pas de rendre compte de tout
ce qu’a pu nous apporter l’haptonomie mais j’espère qu’il permettra d’en saisir
quelques aspects.
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