mardi 28 août 2018

Vécu de parents

Une expérience haptonomique : Lili et Quentin

        « Ha Lili est enceinte. Félicitations ! Vous allez faire de l’haptonomie ?
-         Qu’est-ce que c’est l’haptonomie ?
-         Ben tu poses les mains sur le ventre et puis le bébé vient, ou pas d’ailleurs, tu verras c’est bien »

Quelques mois plus tard, 17 décembre 1 heure 13, après 27 heures d’efforts nous avons réussi à
accoucher.

Nous ? Oui, nous. Parfaitement, complètement nous. Nous trois. La mère, le père et la fille.

Alors c’est sûr nous avons fait tout un tas de démarches, de préparations, de discussions, de lectures etc…
Mais ce qui nous a réunis, ce qui nous a permis de nous retrouver tous les trois ensemble pour des rendez-vous pas forcément longs, pas forcément ponctuels, c’est l’haptonomie. L’haptonomie avec des séances chez l’haptonome et puis celles chez nous.
Dans la pratique, nous, complets néophytes, ce n’est pas toujours spectaculaire ou même passionnant. Cela peut même parfois laisser assez froid.
Mais ce qui nous importait c’est de réfléchir et ressentir et surtout se retrouver ensemble. Au même moment, au même endroit, sur la même chose. Alors ensemble : la petite famille, et puis ensemble avec l’haptonome.
C’est bien ça une tierce personne. Et puis une tierce personne avec des propositions, c’est mieux. Parce qu’une grossesse, attendre un enfant, ce n’est pas rien et c’est loin d’être rose tous les jours. Parfois on se demande même si la couleur rose n’a jamais existé.
L’haptonomie, science de l’affectivité.
C’est un joli nom.
Cela nous a servi avant, pendant et après l’accouchement.
Vraiment. J’en témoigne.
Vraiment avant, vraiment pendant et vraiment après.
En quoi ? En écoute, en ouverture, en point de vue objectif, en soutien, en propositions concrètes d’actions, d’exercices, de manipulations, de massages, sur le confort de la mère, sur le voyage dans son propre corps, sur la compréhension de ce qu’elle ressent, sur le confort de l’enfant, sur la place du père, sur la connexion, l’écoute entre nous, sur la place de chacun. Comment aider l’autre ? Comment se faire aider, se laisser aider ? Comment communiquer avec l’autre, avec cet enfant déjà là dans nos vies ?
Nos séances d’haptonomie nous y ont aidés.
De toutes les préparations à l’accouchement et au fait d’avoir un enfant – de devenir parents, c’est la seule qui prenait en compte l’ensemble de la famille (l’ensemble des participants allais-je dire).
Témoignage d’homme : Il y aurait tout un chapitre à écrire sur la place de l’homme dans l’accompagnement aujourd’hui. Et ce n’est pas parce qu’on accepte les hommes dans les salles de travail qu’il y a un travail sur la place de l’homme. Il y a encore tout à faire.
L’haptonomie nous a permis de trouver une place à chacun et en particulier la mienne, celle d’homme. Et cela n’a pas été tant de la trouver que d’aménager celle qui était là et de la faire fleurir. Nous avons vécu un accouchement que l’on qualifie habituellement de long et difficile, ma femme m’a dit par la suite qu’elle n’aurait jamais pu vivre cet accouchement là si je n’avais pas été là. Je crois que c’est comment nous avons pu être là ensemble qui a fait que cela a été possible. Je crois que c’est grâce à ce que nous a apporté l’haptonome et l’haptonomie. Je suis sûr que c’est le plus beau compliment que ma femme m’ait fait.


Témoignage de Marilou :


Séduits par les récits que nous avaient faits des amis de leur expérience, nous avons choisi un accompagnement haptonomique avec Virginie Vandenbrouke pour ma seconde grossesse, il y a six ans. Nous étions alors particulièrement sensibles à l'aspect « mise en contact tactile du papa avec le bébé ». Au début, j'étais plutôt sceptique mais qu'un de mes amis, si cérébral et cartésien, ait été si enthousiaste, m'intriguait. Or, rapidement, je dus mettre mon scepticisme de côté : notre fille venait bien à la rencontre de son père de l'autre côté de ma peau et suivait sa main, partageait nos jeux de bercements...
C'était mon deuxième enfant ; pourtant, je ne m'étais pas rendu compte avant à quel point c'est déjà une personne, qu'on a dans le ventre !
Enfin, le jour J : deux heures de travail effectif, en comptant la demi-heure de voiture, sans péridurale, enveloppée par le corps de mon homme au point que ce n'est pas moi qui accouche, mais nous (et bizarrement, c'est moins pénible à deux, cette affaire... vive les sports d'équipe !) ; la sage-femme accepte que j'accouche assise (premier accouchement : treize heures allongée sur le dos alors qu'il n'y avait pas de nécessité médicale ; on ne m'y reprendra pas...) ; seule complication, une fois remise de mes émotions : une faim de louve... Autant dire qu'on était contents.
Mais l'haptonomie ne s'arrêtait pas là : on apprit avec Virginie à tenir notre nouveau-né dans le respect de son désir à elle (eh oui, même à un mois, un bébé a ses désirs !), à lui épargner plein de désagréments auxquels on n'avait même pas prêté attention auparavant (dans le bain, lors du change etc.), à être à son écoute. Moi qui avais été élevée par des gens violents et autoritaires qui n'avaient aucune idée de ce que c'est, être un sujet, de ce que c'est, le respect de l'autre, j'entrais dans un monde nouveau où je pouvais faire des pas de géant !
Si bien que pour ma grossesse suivante, j'eus envie d'aller plus loin, notamment pour le « chemin de naissance » de la nouvelle petite fille que je portais. On a donc choisi de se concentrer sur l'haptonomie, et particulièrement sur la douleur et les positions d'accouchement.
Le nouveau jour J, nous avons été particulièrement chanceux : nous connaissions la sage-femme de garde, elle avait assisté, dans le cadre de sa formation personnelle, à nos séances d'haptonomie lors de ma seconde grossesse. Je suis une grande douillette : les contractions devenant « sérieuses », j'ai décroché, impossible d'utiliser, consciemment du moins, tout le travail de lutte contre la douleur effectué avec Virginie puis avec mon compagnon, le soir à la maison. Mais celui-ci et la sage femme, tous deux bien rodés à l'haptonomie, m'ont permis de remettre mon bébé dans la bonne position, de trouver la posture idéale : sur les genoux de mon compagnon, les cuisses ouvertes par les siennes, et hop deux belles poussées en criant (très) fort et voilà, bienvenue Mademoiselle ! Bon, trois quarts d'heure de travail, on ne va pas se plaindre.
On m'aurait dit il y a douze ans, après mon premier accouchement au terme de treize heures pénibles, avec une péridurale qui m'avait laissée les jambes paralysées une demi-journée et une dose de remarques subtiles (du genre « pas de tétées à moins de deux heures d'intervalle », « ne câlinez pas trop votre bébé, vous allez le rendre capricieux »...), que j'aurais deux autres enfants en accouchant comme je l'ai fait, si vite et si bien, que je n'y aurais pas cru !
De plus, une grossesse, bien accompagnée, ça peut être l'occasion « d'avancer » dans sa vie, vers ... un plus grand amour de soi. Voilà. Et j'espère bien retourner voir Virginie non seulement pour ma troisième petite fille, mais pour moi, tout simplement, comme je l'ai fait juste après la naissance pour reprendre contact avec mon « giron », désormais vide.
Finalement, l'haptonomie, c'est une autre manière d'aborder la vie. Je trouve qu'elle donne tout son sens à la formule de la maternité de Pertuis : « bien naître pour bien être »
Mais à quoi bon témoigner : essayez !

Marilou, mère de Méline (12 ans), Rachelle (5 ans) et Adèle (1 mois).


Témoignage de Coline


L’Haptonomie constitue pour nous un émerveillement, une intimité, un partage intense !
Nous avons commencé l’haptonomie au 4ème mois de ma première grossesse. Nous savions, depuis plusieurs années, que nous ferions un tel accompagnement, mais nous ne nous doutions pas de la rencontre unique qui allait se produire avec notre bébé.

Dès la première rencontre avec Virginie, nous avons senti notre fille. Etrangement, elle se blottissait dans le creux de la main de son père. S’ il l’invitait dans l’autre main, je la sentais se déplacer vers cette invitation. Quel bonheur de voir sur le visage de mon mari ses yeux qui cherchaient les miens et d’entendre cette phrase que nous prononcions au début avec anxiété : « tu la sens ? Toi aussi tu sens qu’elle se déplace ? » Lentement nous avons pris contact avec notre fille. Ses déplacements, bien que légers, étaient très rapides : elle se lovait tout de suite dans la main de son père. A la fin de cette première heure de prise de contact, nous étions bouleversés car nous ne nous attendions pas à rentrer si facilement en relation avec elle. Le soir, mon mari a remis avec douceur sa main sur mon ventre en lui faisant sentir tout son amour, toute sa disponibilité à l’accueillir et aussitôt elle a manifesté sa présence.
Nous avons rencontré Virginie tous les mois et à chaque fois, nous découvrions de nouvelles sensations, de nouveaux jeux comme celui de la « balançoire » (une fois le bébé blottit dans la main de son père, ce dernier le balançait). Je me souviens que ma fille, demandait ce jeu avant toute autre chose. Ensuite, elle est devenue trop grande pour pouvoir s’y livrer. Notre enfant, grâce à l’haptonomie, a pu profiter de tout l’espace que mon giron lui proposait.
Outre ces contacts privilégiés et respectueux de notre fille, les séances d’haptonomie nous ont permis aussi d’apprendre à me détendre et par conséquent à détendre mon giron. En outre, je portais mon enfant très bas et Virginie nous a montré comment l’inviter  à monter plus haut.
Lors du 8ème mois, l’accouchement approchant, nous avons appris à continuer d’accompagner notre fille lors du passage difficile et douloureux que constitue un accouchement. Tout simplement, oserais-je dire, lors des contractions, mon mari, ses mains sur mon ventre, guidait notre fille vers le chemin de la sortie. Comme toujours, nous n’étions pas dans la force mais dans un accompagnement, dans une invitation constante mais aussi et surtout dans un échange rassurant, enveloppant pour notre fille lui rappelant que dans ce chemin nous étions là à son écoute, tout prés d’elle. En outre, ces enroulements m’ont permis aussi de supporter avec plus de sérénité les contractions et de ne pas me laisser envahir par la douleur.
Cependant l’accouchement a été plus délicat que prévu du fait du mauvais positionnement de notre enfant qui s’est retrouvée coincée dans mon bassin. Au bout de plusieurs heures, nous avons téléphoné à Virginie qui est tout de suite venue pour nous aider à trouver des positions adéquates, à nous rassurer sur nos gestes. Grâce à Virginie, qui est restée avec nous pendant plus de 9h (sa présence me rassurait et elle pouvait aussi prendre le relais de mon mari quand la fatigue se faisait trop sentir) et aux sages femmes de la maternité de Pertuis (C. et S. formée en haptonomie), j’ai pu éviter de justesse la césarienne. L’haptonomie a été essentielle pour réaliser un accouchement que je voulais le plus naturel possible. En outre, mon mari avait une part réellement active dans ce processus et à la fin, il était autant courbattu que moi !
L’haptonomie ne s’arrête pas à l’accompagnement de la grossesse et de l’accouchement, elle est indispensable ensuite. En effet, nous avons appris à porter notre enfant pour qu’il se sente toujours en sécurité, notamment en le maintenant par sa base. Nous lui avons permis de prendre conscience au plus tôt de son corps. Quelques séances, par la suite, nous ont révélés de nombreux jeux qui faisaient le délice de notre fille. Très rapidement elle s’est sentie à l’aise dans son corps et dans ses mouvements.

Je suis actuellement enceinte de mon deuxième enfant. La relation particulière que nous avions nouée grâce à la présence de Virginie, nous a conduits à vouloir renouveler cette expérience. Nous ne nous doutions pas que ce nouvel accompagnement allait se révéler aussi différent.
Nous avons commencé cette fois-ci à 3 mois de grossesse et tout de suite nous avons senti les mouvements furtifs et délicats de notre bébé : il réagissait déjà aux invitations de son père. A 4 mois, nous nous sommes rendus compte qu’il ne se déplaçait pas de la même manière que sa sœur et qu’il avait déjà ses propres particularités. En outre, ces séances nous ont permis de prendre le temps nécessaire pour nous poser quelques instants avec notre nouvel enfant. En effet, nous ne disposons pas du même temps que lors de notre première grossesse. Très rapidement Virginie nous a suggéré d’inviter notre bébé quand nous étions avec notre fille aînée âgée de 19 mois pour que le bébé sente notre amour pour lui mais aussi pour qu’il prenne conscience de la présence de sa grande sœur.
Il m’a fallu subir une amniosynthèse. Contrairement à ce que j’aurais pu penser, l’haptonomie m’a été d’un grand secours. Lors de l’intervention, j’ai pu inviter mon bébé à se blottir du côté opposé à la piqûre et à se maintenir calme.




L’haptonomie, au cours de mes deux grossesses, s’est révélée être une expérience unique d’échange, d’amour, d’attention, d’écoute et de respect entre mon mari, moi-même et notre enfant à naître. Ce témoignage ne permet pas de rendre compte de tout ce qu’a pu nous apporter l’haptonomie mais j’espère qu’il permettra d’en saisir quelques aspects.

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